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Titre du blog : Des Livres et Vous
Auteur : deslivresetvous
Date de création : 22-02-2010
 
posté le 02-03-2010 à 19:14:21

Souscription livre "Notre victoire contre l'alcool"

       Aujourd'hui, nous avons lancé la souscription pour notre dernier ouvrage "Notre victoire contre l'alcool". 5 millions de français ont un souci avec l'alcool, 50 000 en meurent chaque année. Nous serions heureux d'en aider quelques-uns.

        Pour vous donner une idée du poignant récit d'Y. Toullec, nous avons décidé de mettre en ligne le premier chapitre de son témoignage.

        Si vous êtes intéressé, contactez nous en commentant ou à ecritsetmemoires@dbmail.com



A ma mère,   A mes enfants,  A ma compagne,    Je vous AIME et 

Je vous dois cette victoire

 

 

Préambule   Cela faisait un certain temps que ce projet d’écriture me trottait dans la tête, mais il me fallait laisser du temps au temps. Il me fallait du recul, être sûr de moi et tout à fait certain d’avoir pris le dessus sur ce mal qui me rongeait depuis des dizaines d’années. Il y a quelques mois, je le sentais encore présent, prêt à m’en­vahir à la moindre occasion. Tapi, au plus profond de mon être, il savait se faire oublier en attendant son heure. Avant, il habitait chaque minute de mon existence, du réveil au coucher. Main­tenant, je n’ai aucun problème pour lui prendre le dessus. Je suis plus fort que lui, je l’ai vaincu et, sincèrement, je pen­se que c’est pour toujours.

 

Ce mal, ou cette maladie, porte un nom. Ce n’est ni le cancer, ni le sida, c’est l’alcoolisme. On dit que de ce mal, on ne guérit jamais. Aujourd’hui, je ne dis plus que je suis alcoolique, mais que j’étais alcoolique. N’en déplaise à tous ceux qui pensent que c’est à vie, mais je peux le dire haut et fort, je suis guéri !!!

 

On peut dire que je suis très chanceux, sûrement plus que de nom­breuses de personnes souffrant de ce mal. Ma première chance a été d’avoir des enfants qui m’aiment et, surtout, qui n’ont jamais cessé de m’aimer, même quand je les ai fait souffrir. L’alcoolique souffre, mais beaucoup moins que ceux qui l’entourent et qui le voient s’en­foncer de jour en jour. La honte, la colère, le sentiment d’abandon, je les ai souvent semés sur leur route. Aujour­d’hui, mes enfants sont là. Ils m’aiment toujours autant, même sans doute un peu plus, et je sais qu’ils sont heureux d’avoir un papa qui va bien. Je ne leur dit pas assez souvent que je les aime, mais, pourtant, c’est ce qu’il y a de plus beau et de plus intense en moi. Mon amour paternel m’a permis de survivre. Sans lui, je ne serai sans doute plus de ce monde…

 

Ma deuxième chance a été de faire la rencontre d’une femme qui a su me remettre sur pied. Oh, ce ne fut pas simple et je lui ai aussi fait connaître quelques souffrances, de très dures souf­frances, même. Femme de caractère, elle n’a jamais rien lâché. Elle m’avait accueilli dans son cœur et sous son toit, elle avait des droits qu’elle a su faire respecter. Elle m’a mis face à ma réalité, sans ambages, ni compromissions. Si je voulais garder son amour, il fallait que je change. Ce fut long, elle a été patiente, aimante et j’ai changé…

 

Elle a pris le relais de ma mère, elle qui m’a supporté au plus profond de mon abîme. Excuse-moi, maman, de t’avoir fait subir tout cela. Avoir des fils, ce n’est pas une sinécure et tu es bien placée pour le savoir… Je t’aime maman. Nous sommes une famille où ce verbe n’est que rarement conjugué et tu méri­terais que l’on te le dise plus souvent, et à tous les temps, toi qui es si férue de vocabulaire et de grammaire.

 

Ah ! Si seulement on pouvait prescrire l’amour par ordonnance ! Il s’agit bien de cela et, pour moi, l’amour, celui de mes enfants, celui de ma mère et celui de ma compagne, a réussi à soi­gner mon mal. Etre aimé, c’est retrouver une certaine dignité, une certaine estime de soi. Comme tout malade, l’alcoolique a besoin de soutien, d’encouragements, mais aussi, c’est certain, de bons coups de pied au derrière. S’ils sont donnés amoureusement, ils n’en sont que plus efficaces. L’alcoolique doit savoir qu’on l’aime et que la souffrance que l’on res­sent à ses côtés n’en est que plus forte. Le silence, la soumission ou l’accepta­tion fataliste ne lui sont d’aucune aide. Il faut le remuer au plus profond de son être, le mettre face à ses responsabilités, lui démontrer ce qu’il est entrain de détruire et ce qu’il risque de perdre. L’alcoolique dépendant ne lutte plus, il faut lutter à sa place et il n’y a que l’amour, le véritable amour, qui puisse rendre ce combat efficace.

 

Cet écrit a, pour moi, différents buts. Il se veut, tout d’abord, être un témoignage d’amour à ceux que j’aime et qui me le rendent sûrement plus que je ne le mérite. Ensuite, c’est une façon de m’excuser auprès de tous ceux qui ont eu à me supporter et à souffrir à mes côtés. Dans ce récit, je lâcherai aussi un peu de mon fiel à l’égard des personnes qui eurent un malin plaisir à m’enfoncer encore plus bas que je ne l’étais. Enfin, je serai heureux si ce message pouvait donner un peu d’espoir à tous ceux qui sont enferrés dans ce bourbier. J’aime­rai, après avoir partagé mon expérience, créer un lieu où chacun, malades et proches, pourraient retrouver un peu de force pour lutter. L’espoir peut donner un nouvel élan.

 

A s’entendre dire tout le temps que l’on n’en guérit jamais de l’alcoo­lisme, pourquoi mettre toute sa volonté pour essayer d’en sortir ? Pourquoi mettre toute son énergie à vouloir aider un malade qui, on le sait, ne guérira jamais ? Il faut arrêter ce discours qui met les malades et leur entourage face à cette soi-disant fatalité et, au contraire, leur asséner, sans arrêt, que l’on peut en guérir. C’est dur, c’est certain, mais ça l’est encore plus quand on est persuadé que le mal est incurable. Il ne s’agit pas de critiquer les systèmes d’aide existants qui tiennent ce discours, mais plutôt de proposer une nouvelle alternative, une autre vision de la maladie.

 

Aujourd’hui, je ne suis pas un abstinent et je sais apprécier un bon vin. Je vais aussi à l’encontre de tous les discours qui prônent cette abstinence complète. Je déguste, je prends du plaisir, sans avoir envie de plonger dans l’ivresse. Je pense être mieux guéri que tous ceux qui vivent quotidiennement avec cet interdit. Je ne compte plus les jours qui me séparent de mon dernier écart et on ne me regarde plus d’un œil apeuré quand j’ouvre une bouteille de vin. On a confiance en moi et ça me rend encore plus fort. Après ce que j’ai vécu, le vin n’en est que meilleur. Il a un petit goût de victoire que seul un ancien alcoolique profond peut connaître. J’ai gagné, au moins, à connaître cette sen­sation et je souhaite à tous ceux qui me liront, alcooliques ou non, de ressentir l’ivresse de la victoire face à leurs pro­pres maux.

 

Je serai heureux que cet écrit puisse aider, même juste un petit peu, quelques-unes des cinq millions de per­son­nes de notre beau pays qui auraient un problème avec l’alcool. Aujourd’hui, je me sens assez fort pour partager mon expérience avec les alcooliques, mais aussi avec leur famille et tous ceux qui souffrent d’une situation qui leur échap­pe, de plus en plus, jour après jour. Il faut garder espoir, même si c’est usant. Bien sûr, il ne faut pas se leurrer et j’ai de la chance d’être arrivé où j’en suis aujourd’hui. Cela n’est pas donné à tout le monde. Je concède que c’est déjà un réel et grand succès de complètement devenir abstinent, mais sur le plan psy­cho­logique, la victoire est encore plus grande quand on a pris le dessus sur le mal. Le vin est maintenant pour moi une gourmandise et, comme les bons gâteaux ou les friandises, je n’en abuse plus, je le savoure...

 

 

 

 

Commentaires

Daisy.O le 22-03-2010 à 19:07:12
Bonjour,


Tu fais une grave erreur en considérant ceux qui ont choisi de ne plus boire comme des gens qui subissent un interdit.

Arrêter l'alcool et y parvenir, c'est ne plus en avoir besoin et vivre enfin libre.

Ton alternative n'en est pas une.

Tu vantes la continuité de la consommation d'alcool, qui ne règle rien, et qui n'est surtout pas une victoire.

Attention, miroir aux alouettes.
Gwenlan le 22-03-2010 à 18:30:35
Bonjour,


J'ai lu la présentation de ton livre. Je pense qu'il est dangereux.

J'en suis même certain.

Tu ne dis pas depuis combien de temps tu es "guéri".

Mais un jour, peut-être bientôt, tu vas déraper.

Et même si tu ne le fais pas, d'autres le feront si par malheur ils viennent à tomber sur ton bouquin.


Lourde responsabilité, tu ne trouves pas?